Amis Rhodaniens, rassurez-vous : aucun lien n’existe avec le groupe Eagle de John Textor. Bien loin des affaires du tumultueux businessman américain, le Go Ahead Eagles n’est qu’un modeste pensionnaire du championnat néerlandais, largement méconnu du grand public. Pourtant, le club figure bien dans la course à la qualification en barrages de Ligue Europa et va tenter de mettre un coup d’accélérateur face à l’Olympique Lyonnais jeudi soir (21 heures).
Basé à Deventer, petite ville portuaire de 100 000 habitants au nord-est des Pays-Bas, Go Ahead Eagles demeure l’une des écuries les plus historiques du pays. En 1917, il est le premier club ouvrier à réussir à remporter le championnat. Avant de continuer à briller pendant l’entre-deux-guerres en s’adjugeant trois titres supplémentaires en 1922, 1930 et 1933.
Un titre qui leur offre l’Europe près de cent ans plus tard
Fondé en 1902, le club de la province Overijssel fait également son charme grâce à son nom très particulier, à connotation britannique malgré son pays d’origine. Une appellation qui signifie « En Avant les Aigles ». Ses fondateurs, fans de football anglais, avaient d’abord choisi le nom « Be Quick Eagles » - traduction de « Soyez Rapide les Aigles » - au moment de la création de l’actuel 10e d’Eredivisie.
Le quadruple champion a ensuite dû patienter 92 années avant de goûter à nouveau au succès et d’être remis au premier plan du football néerlandais, avec la première Coupe des Pays-Bas de son histoire la saison dernière. Les Rouge et Jaune ont complètement renversé l’AZ Alkmaar en finale en égalisant à la neuvième minute du temps additionnel, avant de s’imposer aux tirs au but. Un sacre permettant la qualification directe du club en Ligue Europa, où il occupe actuellement la 27e place, en position d’éliminé.
« Nous jouons toujours chaque match pour gagner et ce n’est pas différent sur la scène européenne. Cependant, nous devons être réalistes et matures : à chaque match, nous devrons être très bons pour marquer des points », avait assuré avec lucidité l’entraîneur Melvin Boel après le tirage au sort. Battus par le Steaua Bucarest (0-1), Salzbourg (2-0) et Stuttgart (0-4), les Néerlandais se sont tout de même offert deux succès de prestige en octobre, face au Panathinaïkos (1-2) et Aston Villa (2-1).
Un stade toujours à guichets fermés
« Pour tout le monde à Deventer, c’est une chose merveilleuse de pouvoir recevoir de si belles équipes. Cela crée vraiment quelque chose dans la ville. Les grands noms tirés pour les matchs à l’extérieur ont tous d’immenses stades, et nous avons vraiment hâte d’y aller. On va se régaler », s’était réjoui le capitaine de Go Ahead Eagles Mats Deijl après le tirage au sort. Il faut dire que De Adelaarshorst, le nom du stade de son équipe qui signifie « le nid d’aigle » en néerlandais, possède une capacité de seulement 10 400 places que les spectateurs s’arrachent sans arrêt : l’enceinte fait quasiment le plein pour chaque rencontre des Eagles.
Et les joueurs du club néerlandais ne bénéficient pas non plus d’une immense expérience. Seuls quatre d’entre eux sont internationaux : l’attaquant surinamais Richonell Margaret (13 sélections), le défenseur indonésien Dean James (5 sélections) ainsi que deux milieux de terrain suédois, Oscar Pettersson et Victor Edvardsen (1 sélection). Ce dernier s’était d’ailleurs fait remarquer fin novembre en créant une vive polémique aux Pays-Bas pour s’être moqué du nez du joueur de Stuttgart Angelo Stiller. Il avait écopé d’une amende de 500 euros.
Avec six points, le Go Ahead Eagles peut encore rêver de la phase finale de la Ligue Europa et s’apprête à migrer en France deux fois en l’espace de six semaines, d’abord à Lyon jeudi, puis à Nice le 22 janvier. Les Aigles doivent maintenant prouver qu’ils peuvent encore voler plus haut que personne ne l’imaginait.




