Patrimoine religieux en péril : une église en danger provoque l’évacuation partielle d’un village près de Nantes

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Vue de l’église de Saint-Hilaire-de-Chaléons (Loire-Atlantique), au sud-ouest de Nantes.

Vue de l’église de Saint-Hilaire-de-Chaléons (Loire-Atlantique), au sud-ouest de Nantes. Saint-Hilaire-de-Chaléons

Le clocher de Saint-Hilaire-de-Chaléons menacerait de s’effondrer. Quelque cinquante habitants du centre-bourg ont dû être relogés mardi soir, en attendant que ce monument construit à la fin du XIXe siècle soit sécurisé.

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La Fondation du patrimoine avait attiré depuis deux ans l’attention sur la grande fragilité de l’église de Saint-Hilaire-de-Chaléons (Loire-Atlantique). La situation est désormais devenue critique. La mairie de cette commune rurale de 2400 habitants, située au sud-ouest de Nantes, a décidé, dans la soirée du mardi 9 décembre, d’instaurer un périmètre de sécurité autour de son église, après la découverte de fragilités préoccupantes dans les parties hautes du clocher. De manière préventive, 54 habitants ont été évacués, à partir de 22 heures, des bâtiments situés dans un rayon de 100 mètres autour du monument.

L’alerte a été donnée lundi, lorsque des élus municipaux ont repéré des colonnes fendues, qui penchaient, sous la coupole du clocher, alors qu’ils installaient des décorations de Noël. Des observations ont également confirmé que le dôme du clocher commençait à pencher. Cette anomalie de structure a aussitôt été jugée inquiétante par l’exécutif local qui a sollicité le service départemental d’incendie et de secours (SDIS), ainsi que les services de l’État. Dès lundi soir, la cellule de crise ouverte en mairie a entériné la délimitation d’une zone de sécurité et une série de déviations en centre-bourg. Le lendemain, le sous-préfet de Saint-Nazaire, Éric de Wispelaere, accompagné notamment de l’architecte des bâtiments de France et d’autres spécialistes, a confirmé que l’édifice présentait un risque d’effondrement, donc une situation de péril pour la vie humaine.

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Murs fissurés et toitures abîmées

«L’évacuation a été réalisée rapidement car, selon l’expertise du SDIS, l’effondrement potentiel de la partie haute du clocher pourrait intervenir aussi bien d’ici quelques heures que dans quelques mois ou années, explique Éric de Wispelaere. Cet écroulement n’entraînerait sans doute pas la destruction du reste de l’église, mais pourrait provoquer des ricochets dangereux susceptibles d’être projetés sur les bâtiments voisins.» D’après le sous-préfet, une étude de structure confiée à une société spécialisée devrait être réalisée dans le courant des prochains jours. À terme, une opération de démontage de la coupole fragilisée pourrait être menée. Soit un chantier de plusieurs années en perspective.

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En attendant, une salle communale a été mise à disposition des habitants évacués en extrême urgence de chez eux. Dès mardi soir, la grande majorité des personnes a pu être relogée chez des proches. L’école primaire située sur le secteur a, en revanche, dû suspendre ses cours au moins jusqu’à la fin de la semaine. La cellule de crise se poursuivait encore mercredi matin, avec une mobilisation de tous les élus locaux, sous la direction de la maire de Saint-Hilaire, Françoise Relandeau (DVD). Des habitants des logements évacués ont été autorisés à récupérer des affaires, sous accompagnement.

Construite à la fin du XIXe siècle, sur les fondations d’un précédent monument cultuel détruit pendant la Révolution, l’église de Saint-Hilaire faisait l’objet d’une attention particulière de la commune. Son impressionnant clocher de 57 mètres, achevé en 1930 et couronné d’une coupole de 15 tonnes, avait été restauré en 2000. Depuis l’été 2023, une série de chantiers avait été relancée avec le soutien de la Fondation du patrimoine. Début 2025, le chevet de l’église faisait encore l’objet de travaux. La collectivité manquait cependant de financements pour entretenir régulièrement l’intégralité du bâtiment. La mairie a appelé plusieurs fois aux dons, ces dernières années, en soulignant l’état préoccupant de l’église aux murs fissurés, aux toitures abîmées et aux vitraux en souffrance. En cette fin 2025, la collecte en ligne de la Fondation du patrimoine n’a recueilli qu’un peu moins de 19.000 euros sur les 35.000 escomptés.

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