Justice. Le ministère de la Culture, la mairie du 7e arrondissement de Paris et le domicile de Rachida Dati ont été perquisitionnés ce jeudi 18 décembre.
Publié le 18/12/2025 à 19:50

La ministre de la Culture Rachida Dati à Bourges (Cher), le 16 avril 2025.
afp.com/GUILLAUME SOUVANT
L'affaire prend un tour judiciaire. Une enquête a été ouverte au sujet des soupçons de corruption visant l'actuelle ministre de la Culture, Rachida Dati, a confirmé le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué publié ce jeudi 18 décembre. Plusieurs perquisitions ont eu lieu dans la journée au ministère de la Culture, à la mairie du 7ᵉ arrondissement de Paris, ainsi qu'à "des domiciles", selon la même source.
De possibles honoraires non déclarés
Concrètement, qu'est-il reproché à la candidate (LR) à la mairie de Paris ? Rachida Dati est suspectée d'avoir perçu 299 000 euros d'honoraires de GDF Suez quand elle était députée européenne, entre 2009 et 2019. Et ce, sans avoir déclaré la provenance de ces revenus au Parlement européen, comme il est pourtant nécessaire de le faire pour éviter les conflits d'intérêts. L'information judiciaire, qui se concentre dans le détail sur "des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits", devra éclaircir la responsabilité, ou non, de Rachida Dati face à ces soupçons.
Révélées en juin dernier par Le Nouvel Obs et "Complément d'enquête", les investigations sont parties d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (NDLR : renseignement financier) reçu par le PNF (Parquet national financier)", a précisé Jean-François Bohnert. Elles sont menées par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Contactés par l'AFP, aucun des avocats de Rachida Dati n'a donné suite ou souhaité commenter ce jeudi cette nouvelle étape de l'enquête.
Deux autres procédures visant Rachida Dati
Au début de l'été, l'ex-garde des Sceaux avait elle-même réagi aux révélations dévoilées dans les médias. Celle-ci avait ainsi qualifié sur Europe 1 et CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn. Rachida Dati fait ici référence à une autre procédure judiciaire, dans laquelle elle a déjà été renvoyée devant le tribunal correctionnel pour corruption et trafic d'influence. Durant l'audience, elle devra comparaître aux côtés de l'ancien patron de Renault-Nissan, lui aussi mis en cause.
Enfin, la ministre de la Culture est également visée par une troisième enquête, ouverte par le parquet de Paris. Ce dossier concerne cette fois une éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe. Rachida Dati avait été mise en cause mi-avril par une enquête de Libération, affirmant qu'elle avait omis 420 000 euros de bijoux dans ses déclarations de patrimoine. "Je n'ai rien à régulariser. Je n'ai jamais été prise en défaut sur aucune déclaration. Donc ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer", avait riposté la ministre début mai, précisant qu'elle comptait porter plainte de son côté pour diffamation.

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