Salaire : comment vos revenus influencent votre espérance de vie

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Une étude de l’Insee met en avant de quelle manière la longévité diffère entre une personne riche et une autre plus modeste. Ce qu’il faut retenir.

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Jean de La Fontaine avait déjà identifié les conséquences de ces écarts sur de nombreux aspects de la vie. Dans une note publiée lundi 15 décembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) confirme une autre conséquence des différences de revenus. Plus une personne est riche et plus elle peut vivre longtemps. L’Insee confirme que, depuis 2012, l’écart d’espérance de vie entre les personnes modestes et aisées s’est accru. « Sur la période 2020-2024, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les 5 % les plus modestes et les 5 % les plus aisés est de 9 ans chez les femmes et de 13 ans chez les hommes », écrit l’Insee dans sa note.

Et de compléter : « Les femmes parmi les 5 % les plus aisées vivent en moyenne 17 ans de plus que les hommes parmi les 5 % les plus modestes ». L’Insee précise qu’à l’âge de 50 ans, le risque de décès dans l’année des hommes est 7 fois plus grand chez les plus modestes que chez les plus aisés. Chez les femmes, ce rapport de risque est de 6 à 55 ans, âge où il atteint son maximum.

Des disparités géographiques

« L’espérance de vie augmente de moins en moins rapidement avec le niveau de vie : aux alentours de 1 200 euros par mois, 100 euros de niveau de vie supplémentaires sont associés à 0,8 an en plus d’espérance de vie chez les femmes et 1,0 an chez les hommes ; le gain n’est plus que de 0,1 an et 0,2 an autour de 3 000 euros par mois », complète l’Insee. Avant de préciser : « L’espérance de vie des 25 % les plus modestes diminue, sauf pour les 5 % aux plus faibles niveaux de vie ; dans le même temps, celle des personnes plus aisées progresse ».

En fonction du lieu de vie, tous les Français sont-ils égaux ? D’après l’analyse de l’Insee, à sexe, âge et niveau de vie donnés, ce sont dans les Pays de la Loire et en Occitanie que l’on vit le plus longtemps. À l’inverse, c’est dans les Hauts-de-France que l’on vit le moins longtemps.

Accès aux soins et dépenses de santé

D’après les résultats de l’analyse relayée par l’Insee, sur la période 2020‑2024, parmi les 5 % de personnes les plus aisées à chaque âge, les hommes ont une espérance de vie à la naissance de 85,0 ans. À l’opposé, parmi les 5 % de personnes les plus modestes, les hommes ont une espérance de vie de 72,0 ans. Les hommes les plus aisés vivent donc en moyenne 13 ans de plus que les plus modestes. Chez les femmes, l’écart est plus faible : l’espérance de vie à la naissance des femmes parmi les 5 % de personnes les plus aisées atteint 88,7 ans, contre 80,1 ans parmi les 5 % les plus modestes, soit 9 ans d’écart.

Comment expliquer un tel écart ? Les différences de revenus peuvent impacter directement les dépenses de santé. Ainsi, les personnes plus modestes auront davantage de difficultés dans l’accès aux soins et à accéder à l’information santé.