Terrorisme antisémite : Sydney ne sera pas la dernière cible

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A Gaza, les armes se taisent depuis deux mois. Ailleurs dans le monde, la haine antisémite n’a pas hurlé aussi fort depuis des décennies. En Occident, les manifestations propalestiniennes rassemblent chaque week-end des foules plus compactes et plus radicalisées contre Israël, avec un slogan entêtant : "mondialiser l’intifada". Soit répandre sur le globe cette "guerre des pierres" qui a opposé, par deux fois, Israéliens et Palestiniens.

A Sydney, ce 14 décembre, ce slogan a pris vie. Ou plutôt, il a semé la mort. Deux terroristes, un père et son fils, ont massacré quinze personnes sur la plage de Bondi, en pleine cérémonie de Hanoukka. Si le motif antisémite ne fait aucun doute, les errements des autorités interrogent : alors que le fils était proche de l’Etat islamique et sous surveillance, son père possédait un permis de port d’armes et six armes à feu. Comment un tel relâchement a-t-il été possible ? Une partie des médias australiens pointe les hésitations du gouvernement travailliste à s’attaquer de front à l’antisémitisme, inquiet de braquer la communauté musulmane du pays.

Les autorités étaient pourtant informées de la menace : les renseignements israéliens avaient fourni de nombreuses alertes à Canberra, notamment sur des réseaux iraniens prêts à frapper la communauté juive. Des menaces sérieuses, qui ont convaincu l’Australie d’expulser l’ambassadeur iranien en août. Insuffisant pour arrêter cette machine mortifère.

31 % des 18-24 ans jugent légitime de s’en prendre aux Français juifs

L’attentat de Sydney nous le rappelle : nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la haine des juifs. "Deux ans après le massacre du 7-Octobre, il devrait être clair que l’antisémitisme ne reste pas confiné à la rhétorique, souligne Moshe Kantorn, président du Congrès juif européen, dans une récente tribune pour Euronews. Il se métastase en violence, déstabilise les communautés et empoisonne le tissu même de la vie démocratique." Aux Etats-Unis, le venin antisémite se répand ouvertement, de l’extrême gauche des campus aux influenceurs Maga les plus célèbres, comme Candace Owens et le néonazi Nick Fuentes, avec un accès direct à la Maison-Blanche.

La France n’est pas à l’abri, même si les autorités ont retenu les leçons des tragédies de l’école Ozar Hatorah de Toulouse en 2012 ou de l’Hyper Cacher en 2015. Les synagogues, les lieux de vie de la communauté juive et leurs fêtes, comme la célébration de Hanoukka sur les Champs-Elysées ce dimanche, restent sous forte protection policière. Ce qui n’empêche pas l’antisémitisme de prospérer : en septembre, un sondage de l’Ifop révélait que 31 % des 18-24 ans jugent légitime de s’en prendre aux Français juifs en raison de la guerre à Gaza. Nous sommes, nous aussi, dans une nouvelle ère.

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