B2… Raté. C4 ? Bravo ! Ce vendredi, le célèbre jeu de « Bataille navale » revient pour une nouvelle soirée sur TF 1 (à 21h10) dans une version XXL, agrémentée d’un quiz de culture générale. Aux manettes de cette coproduction entre Dreamspark et Satisfaction, le public et les candidats retrouvent l’animateur Arthur. Mais dans un paysage audiovisuel français où les adaptations de formats étrangers sont monnaie courante, la « Bataille navale » est une création… totalement libre !
En effet, lors du processus de création de l’émission, les équipes de production ont découvert que si des dérivés comme « Touché coulé » avaient déjà été déposés, la marque « Bataille navale » n’appartenait à personne. « Souvent notre métier est compliqué, avec divers problèmes à régler, et parfois les planètes s’alignent… De manière spectaculaire cette fois ! », souligne Thomas Carre-Pierrat, directeur des programmes de Satisfaction. Résultat, la société a eu les coudées franches pour faire sa « Bataille navale »… et pour déposer la marque et en récupérer la propriété.
Comment expliquer ce cas ? Les producteurs cherchent encore une réponse précise, même si une hypothèse semble se dégager. « La maternité de ce jeu est attribuée à une Française, au cours de la Première Guerre mondiale. Il y a ensuite eu beaucoup d’adaptations et de personnes qui se sont approprié le concept, ce qui a fait que tout le monde parlait du jeu de la bataille navale sous différents noms, mais jamais le véritable ! », s’amuse le cadre dirigeant.
Le marché international lorgne déjà sur le concept
Une situation très rare, pour ne pas dire inédite dans le cas de jeux de société portés au petit écran. « Nous avions par exemple déjà adapté Tu te mets combien ? (devenu « 10 sur 10 » sur TF 1 depuis octobre 2024) et là nous avions dû rencontrer les ayants droit, les convaincre de nous donner les droits et faire une adaptation, ce qui est le processus traditionnel, estime le professionnel. Alors quand Moe Bennani, le patron de Dreamspark, s’est aperçu que personne n’avait les droits sur la Bataille navale, il est tombé de sa chaise et a demandé à son avocat de vérifier pour être sûr que c’était réel ! »
Concrètement, cela a concédé aux fabricants « tous les avantages d’une grande marque sans les inconvénients et les contraintes que peuvent générer des adaptations avec des ayants droit ». Néanmoins, malgré la liberté totale accordée par ce « coup de chance incroyable » selon le producteur, il ne fallait pas faire n’importe quoi avec le jeu. « À partir du moment où on décide d’appeler cela Bataille navale, il fallait faire la bataille navale que tout le monde connaît pour ne pas créer de déception chez le téléspectateur », confie Thomas Carre-Pierrat.

Cet heureux hasard a-t-il donné envie à la société de production de vérifier les droits de tous les jeux de société existants ? « On pourrait…, rit le directeur des programmes. Mais notre critère principal n’est pas de savoir si les droits sont libres ou pas, plutôt de savoir si c’est un jeu populaire et si on peut en faire un bel objet télévisuel. »
Avec toutefois un premier avantage : avec un principe connu dans le monde entier, le marché international aurait déjà un œil sur cette adaptation, à en croire le patron des jeux. « Beaucoup de pays nous ont fait part de leur intérêt car c’est un dispositif universel. »




