Le patron LR a dénoncé, lors d’une réunion de la droite européenne, les «vieilles illusions socialistes» avec laquelle la France aurait renoué au risque d’inquiéter ses partenaires.
Passer la publicité Passer la publicitéBruno Retailleau vient d’exprimer sa vision de l’Union européenne à Heidelberg (Allemagne), dans le cadre d’une réunion du Parti Populaire Européen (PPE). Réunis depuis mercredi dans la cité historique de la région Bade-Wurtemberg, les membres alliés du bureau élargi du PPE se sont retrouvés sur le thème général de l’innovation, mais le président des Républicains, invité également en tant qu’ex-ministre de l’Intérieur, a insisté sur quelques sujets régaliens, en présence notamment du chancelier allemand Friedrich Merz, du vice-président du Conseil des ministres italien Antonio Tajani, du président allemand du PPE Manfred Weber et du chef de la délégation française du PPE, François-Xavier Bellamy.
Monde nouveau
«Nous savons désormais que ce que les Européens ne font pas pour eux-mêmes, personne ne le fera à leur place. Et que dans ce monde nouveau qui est le nôtre, nous ne pouvons plus vivre sur les illusions du passé. C’est vrai pour l’Union européenne comme pour les États qui la composent , à commencer par le mien», a déclaré Bruno Retailleau. Pour le patron de la droite tricolore, si la France qui inquiète ses partenaires européens aujourd’hui, c’est parce qu’elle renoue «avec toutes les vieilles illusions socialistes».
Pointant la gravité de la situation économique et budgétaire de l’Hexagone, en matière de dette, de déficits et de fiscalité, le redevenu sénateur LR a évoqué aussi la suspension de la réforme des retraites comme un mauvais signal. «Le gouvernement macroniste s’est fait l’otage d’une gauche qui, hier, était l’alliée de Jean-Luc Mélenchon, c’est-à-dire de l’extrême gauche la plus sectaire d’Europe», a-t-il poursuivi, avant de dénoncer un «cartel de déni» mêlant selon lui le RN à la gauché mélenchonisée. Pour autant, le chef de LR a estimé que la situation politique française n’était pas en accord avec une majorité du pays. Il est convaincu de l’existence d’un espace pour une «nouvelle offre» vers laquelle il veut orienter la reconstruction de la droite française.
«L’Europe joue son avenir»
À Heidelberg, le président des Républicains a également exposé ses réserves face à la vision d’un «village planétaire sans frontières». «Je pense que l’Union joue son avenir sur l’immigration : si elle n’est pas capable de démontrer qu’elle peut lutter contre les désordres migratoires, alors les populistes gagneront, et l’aventure européenne se brisera sur la colère des peuples», a-t-il prévenu, alors que la question migratoire est souvent perçue comme l’un des enjeux majeurs de la prochaine élection présidentielle française.
Quant à la situation européenne marquée par le conflit russo-ukrainien, Bruno Retailleau estime que les Européens devraient «réarmer par eux-mêmes et pour eux-mêmes», y compris concernant les grands enjeux au-delà des questions de défense, que sont l’énergie, l’agriculture, le développement des technologies et l’industrie.
En conclusion, Bruno Retailleau a mis en garde ses amis politiques européens face aux défis à venir. «L’Europe est à un tournant de son histoire. Dans ce tournant, elle peut basculer dans le vide», a-t-il averti, avant d’en tirer une conclusion politique renvoyant à un clivage politique historique. «La droite et la gauche, ce n’est pas la même chose, et c’est parce qu’Emmanuel Macron ne l’a pas compris, qu’il a voulu faire des synthèses molles au lieu de trancher dans le dur, qu’il a désespéré les Français et affaibli la France», a lancé le patron des Républicains.

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