© deagreez/Adobe stock
En collaboration avec Pre Marie-Anne Rameix Welti (Professeur des universités-praticien hospitalier, responsable du Centre National de Référence Virus des Infections respiratoires à l’Institut Pasteur)
Début décembre, la quasi-totalité de la France hexagonale est passée en épidémie de grippe. Les épidémiologistes craignent que cette année encore, la circulation de la grippe A, et notamment de sa sousclade K, soit importante.
Un Hexagone bien rouge, saisi par l’épidémie de grippe ! En semaine 49, Santé publique France enregistrait 11 066 actes médicaux pour syndrome grippal avec un taux de consultations de « 190 pour 100 000 habitants», soit une augmentation de 72 consultations pour 100 000 habitants par rapport à la semaine précédente (semaine 48, source 1).
© @santépubliquefrance
En vert, pas d’alerte, en orange, phase pré-épidémique et en rouge, phase épidémique.
Grippe A : le sous-clade (variant) K prédomine cette année
Par rapport à l’année dernière, cette année, c’est la grippe A qui semble prendre les devants, effaçant totalement de la circulation la grippe B. Notamment à cause de son sous-clade H3N2, également connue sous le nom de « variant K », qui inquiète les épidémiologistes.
Marie-Anne Rameix-Welti, responsable du Centre national de référence (CNR) Virus des infections respiratoires à l’Institut Pasteur, « craint qu’encore cette année, l’épidémie ne soit importante ».
- par contact direct de personne à personne par les éternuements, la toux et les mains non lavées.
- par voie indirecte par l’intermédiaire d’objets ou d’aliments contaminés.
Pourquoi ce variant K est-il si virulent ?
Cette variation de la grippe A comporte « un certain nombre de mutations par rapport aux souches qui ont circulé l’année dernière dans l’hémisphère nord et contre lesquelles nous avons été immunisés grâce à l’ancien vaccin ».
De plus, « on observe à l’international que le sous-clade K circule sur le territoire de nos voisins européens, particulièrement en Angleterre et en Espagne », qui ont tous deux connu « une épidémie précoce », renchérit la responsable du CNR.
Ces deux facteurs laissent penser que l’épidémie de grippe « soit potentiellement aussi importante que celle de l’année dernière ». D’autant que l’année précédente, « nos voisins européens n’ont pas connu de forte épidémie ».
À lire aussi
Doit-on s’inquiéter outre-mesure ?
Santé publique France a enregistré en semaine 49 une « nette augmentation du recours aux soins pour syndrome grippal en médecine de ville, dépassant ainsi le seuil d’intensité faible pour tous les âges, notamment chez les enfants avec un taux de 42 % chez les 6-18 ans» (source 1).
Mais selon Marie-Anne Rameix-Welti, « c’est assez classique d’observer une première propagation dans les populations scolaires avant qu’elle ne soit diffusée dans le reste de la population ». Tout simplement parce que les enfants sont « regroupés ».
Aussi, deux nouveaux vaccins ont été introduits cette année pour les personnes âgées de 65 ans et plus. L’un de ces vaccins a la particularité d’être « surdosé » pour le EFLUELDA TETRA, l’autre d’être « adjuvanté » pour le FLUAD, ce qui les rend plus efficaces que les vaccins traditionnels. « Dans les deux cas, le but est d’augmenter la réponse chez les sujets de plus de 65 ans qui ont un système immunitaire un peu moins répondant face à la vaccination ».
La campagne vaccinale a été un grand succès. « Les pharmacies sont déjà en train de libérer un stock de réserve », informe la responsable du CNR. « Comme l’épidémie de l’année dernière était assez forte, cette année, les Français ont préféré être plus prévoyants ».
Pour rappel, « il n’est pas trop tard pour se faire vacciner. Même si la souche est différente, cela évitera beaucoup de cas », conclut la chercheuse.

il y a 1 day
3


