Elle était favorite. Margot a logiquement remporté la finale de la saison 14 du « Meilleur Pâtissier ». La future maman de 33 ans, policière dans la vie, revient sur sa victoire et son parcours hors du commun.
Comment vous avez vécu cette finale ?
MARGOT. Intensément, évidemment. C’était un truc de fou quand on arrive en finale, on se dit qu’on a déjà tout gagné, que c’est déjà incroyable. Et au final, quand on commence les épreuves, on a envie d’aller au bout, on sait que c’est la dernière émission de Mercotte. Il y a tout plein de choses qui donnaient envie de se dépasser.
Qu’est-ce qui a fait la différence ?
Pour moi, je suis sûre que c’est le mental plus que la pâtisserie. Il fallait tenir le coup pendant les quatorze semaines de concours et un peu plus de deux mois de tournage.
C’est une épreuve de fond ?
Oui, vraiment. Même moi qui suis sportive à la base, je ne pensais pas galérer à ce point. Mais ouais, c’est vraiment énormément d’endurance et ça va bien au-delà de juste faire des gâteaux.
Votre passé de compétitrice vous a aidée ?
Oui. Ça a été cinquante pour cent de mon passé de sportive et cinquante pour cent de mon travail actuel, donc de policière qui est aussi assez intense : la gestion du stress, la gestion de la pression, la gestion du retour de la personne qu’on a en face de nous, s’adapter… Des habitudes et des qualités qui m’ont servie.
Quand vous intervenez, il y a des gens qui vous reconnaissent même en uniforme ?
En fait, je ne peux pas répondre à cette question, parce que juste après la finale, je suis tombée enceinte. Et je me suis retrouvée dans les bureaux, je ne faisais plus de terrain. Mais mes collègues, eux, se font brancher sur l’émission parce que ça se sait que je travaille dans ce commissariat. Et on me reconnaît un peu quand je fais mes courses. Parfois, par pudeur les gens ne me disent rien d’abord, puis m’envoient des messages sur les réseaux : « Je vous ai vue au supermarché » (rires).
Comment êtes-vous entrée dans la police ?
Ah. Je vais vous résumer mon parcours alors (rires). Et quand j’y pense, je trouve que j’ai une super vie ! En fait, j’ai d’abord fait de l’escrime dès l’âge de 3 ans. Mes parents, qui étaient moniteurs d’auto-école, m’ont inscrite très jeune car j’avais un côté hyperactif. C’était le seul sport qui prenait des enfants si jeunes où j’ai grandi, à Aix-en-Provence. Au fil des années, j’étais parmi les dix meilleures au niveau national. Mais je me suis blessée juste avant une Coupe du monde, alors que j’en faisais tous les jours depuis des années. Ça a été terrible, c’était toute ma vie. Je me suis dit : je vais péter un câble, alors je me suis plongée dans les études. Je suis entrée en école d’ingénieur et j’étais en alternance chez Areva, donc dans le nucléaire. C’était vraiment une expérience de fou.
Mais après, il me manquait quand même le terrain, l’air, la rencontre avec les gens… Et c’est comme ça que je suis entrée dans la police. Je me suis rendu compte que j’étais policière depuis que j’étais petite. J’ai toujours défendu la veuve et l’orphelin, j’ai toujours été la justicière du groupe. J’étais faite pour ça. Aujourd’hui, je suis dans le service police secours, le 17.
Et la pâtisserie ?
Quand j’ai été mutée dans l’Est, je n’avais pas de famille, pas d’amis. Je regardais un peu des vidéos de pâtisserie et je m’y suis mise à fond, il y a quatre ans.
Pourquoi vous êtes-vous lancée dans l’émission ?
Mes collègues de travail m’ont encouragée, parce qu’ils ont joué les cobayes pendant trois ans. Ils ont vu la progression et un moment ils m’ont dit : tu aimes bien l’émission, tente le coup. Je me suis dit : pourquoi pas ? J’ai appris toute seule. Ce serait peut-être le moment de franchir un cap.
La pâtisserie, ça relaxe après une journée dans la police ?
Oui, c’est ça. On trouve que la pâtisserie, c’est bien, parce que ça apprend aussi à garder son calme. Parce que c’est vrai que, parfois, il y a des spatules qui volent à travers le salon quand même (rires).
Vous sortez un livre de recettes en tant que gagnante. Et ensuite ?
J’attends un petit garçon pour le mois d’avril, je vais me marier avec mon compagnon, qui est policier aussi. Et je vais continuer dans la police. Je suis vraiment passionnée par mon métier, je n’ai pas envie de le quitter. Je réfléchis à des activités annexes, je commence à développer des vidéos, mais mon métier principal, ça sera toujours dans la police.




