« Une insulte à toutes les victimes » : élus de gauche et associations féministes condamnent le « sales connes » de Brigitte Macron

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Dans une vidéo mise en ligne par le magazine Public, la Première dame qualifie les féministes qui sont intervenues lors du spectacle d’Ary Abittan de « sales connes ».

Des mots qui ne passent pas. Au lendemain de la publication d’une vidéo dans laquelle Brigitte Macron traite les féministes qui se sont introduites au spectacle d’Ary Abittan de « sales connes », élus de gauche et associations féministes condamnent fermement ces propos.

Sur cette vidéo publiée lundi soir sur les réseaux sociaux par le média Public, la Première dame apparaît aux côtés de l’humoriste Ary Abittan, quelques minutes avant le début de son spectacle « Authentique », au théâtre des Folies Bergères, à Paris, samedi 6 décembre. « Ça va, t’es comment ? », demande l’épouse du président au comédien qui s’était retiré de la vie publique en 2021 à la suite d’une enquête pour viol qui le visait. « J’ai peur (…) de tout », répond le comédien. « S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors (…) surtout des bandits masqués », rétorque Brigitte Macron.

L’acteur de « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » avait été mis en examen et soumis à un contrôle judiciaire dans le cadre de cette affaire. La justice avait finalement prononcé un non-lieu en avril 2024. Une décision confirmée en appel en janvier 2025.

Le #salesconnes

« On a été extrêmement choquées et scandalisées par les propos de Brigitte Macron », a réagi au micro de BFMTV le collectif Nous Toutes, dont quatre membres ont interrompu le spectacle. Rapidement, l’association, a repris l’insulte de « sales connes » à son compte, lançant le #salesconnes sur les réseaux sociaux.

En seulement quelques heures, le mot dièse a rassemblé plusieurs centaines de posts sur Instagram et X, dont celui de l’actrice Judith Godrèche, devenue l’une des figures de la lutte contre les violences sexuelles. « Moi aussi, je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres », a-t-elle déclaré en story Instagram.

« Brigitte Macron doit s’excuser »

Au-delà des militantes, la classe politique a elle aussi réagi. « On a commencé par les droits des femmes grande cause du quinquennat, ça termine en les insultant. Il est temps que le couple Macron s’en aille », a commenté la députée européenne de la France insoumise Manon Aubry sur X.

Pour la députée insoumise de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé, invitée ce mardi matin de BFMTV, « Brigitte Macron doit s’excuser ». « Insulter des militantes féministes comme elle l’a fait c’est cracher à la figure de toutes celles qui se sont battues depuis tant d’années contre les violences sexuelles et sexistes », développe-t-elle.

Sur RMC, la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain estime que les propos tenus par la Première dame sont « une insulte à toutes les militantes et à toutes les victimes ». Elle y voit une façon de dire « on va les faire taire, alors que nous sommes dans un moment où on doit dire aux femmes (…) parlez, on vous écoute, on vous croit ».

« Est-ce qu’on peut respecter ce non-lieu ? »

« Stop aux polémiques inutiles. Si les termes ne sont peut-être pas les bons, la Première dame pointe une réalité. Ces happenings à répétition lassent et n’aident en rien la cause qu’ils prétendent défendre », défend quant à elle l’élue Ensemble pour la République Prisca Thevenot. « Il y a eu un non-lieu. Est-ce qu’on peut aussi respecter ce non-lieu ? Est-ce que cet homme peut reprendre son travail tel qu’il l’avait avant ? », insiste l’ex-porte parole du gouvernement sur le plateau de BFMTV. De son côté, le collectif Nous Toutes rappelle qu’« un non-lieu n’est pas un acquittement ».

Pour Amélie de Montchalin, elle aussi invitée de RMC ce mardi matin, « ce n’est pas un langage qui a vocation à être dans le débat public ». La ministre en charge des Comptes publics dit toutefois comprendre que l’interruption d’un spectacle « peut amener de l’agacement ».

Ce lundi soir, l’entourage du chef de l’État avait justifié les propos de Brigitte Macron en évoquant « une critique de la méthode radicale employée » par les militantes qui ont interrompu le spectacle.

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