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Chaque année avant les fêtes, l’association Foodwatch passe au crible les produits de nos supermarchés, pour y déceler des « perles » en matière d’étiquettes et de marketing. Découvrez les 8 arnaques de cette année.
« Plus c’est gros, plus ça passe », pourrait-on dire au sujet des étiquettes des produits de fêtes. On se doute généralement que les marques savent mettre en avant certains aspects de leurs produits, en exagérant un peu le propos ou tournant les choses à leur avantage, avec plus ou moins d’honnêteté.
L’ONG Foodwatch, engagée entre autres contre les aliments ultratransformés, s’attelle désormais chaque année à débusquer, dans les rayons de nos supermarchés, les arnaques les plus osées en matière de marketing de produits de fêtes.
L’association a ainsi repéré 8 produits qui induisent les consommatrices et consommateurs en erreur. Promesses non tenues, produit présumé français alors que nombre d’ingrédients viennent d’ailleurs, additifs controversés, huile de palme… Les arnaques sont diverses et variées.
Du poisson, mais pas seulement
Citons d’emblée le cas le plus emblématique selon nous : la Terrine aux trois poissons, Saumon, colin d’Alaska et Hoki de Guyader. Lorsque l’on achète ce produit, on espère avoir les trois poissons cités sur l’emballage en grandes quantités. Évidemment, la réalité est toute autre, puisque, après l’eau, l’ingrédient le plus présent est « chair de poisson », sans plus de précision. Quant aux poissons de l’emballage, ils sont bien là, mais en proportions réduites : colin d’Alaska, 15 % ; hoki, 5 % ; saumon, 3,5 % ; pulpe de saumon, 3,5 %, saumon fumé, 1 %. Autre bémol, cette terrine contient des carraghénanes, utilisés pour améliorer la texture des produits, mais dont la consommation répétée est associée à un risque accru de diabète de type 2, selon l’Inserm.
Dans la même veine, citons les œufs de lompe noirs Auchan. Cinq additifs au compteur, déplore Foodwatch, dont l’air de rien, le caramel au sulfite d’ammonium E150d. Ce dernier est controversé car lors de sa production, des substances classées cancérogènes possibles, le 4-Methylimidazole (4-MEI), peuvent apparaître. Pas top, donc.
Des additifs, « en veux-tu en voilà »
Toujours dans le rayon des produits contenant des substances problématiques, Foodwatch épingle la Sucette Fizzy Giga Twisty de 65 grammes en vente chez Monoprix. Sept additifs au total : des colorants (E133, E153, E160a, E163), des arômes, un gélifiant (E440i), des acidifiants (E330, E331), du sirop de glucose et de la gélatine. « Le controversé E133 est un colorant suspecté de favoriser l’hyperactivité et d’augmenter les risques d’allergies chez les petits », avertit Foodwatch.
Le bloc de foie gras de canard, pointe d’Armagnac de Labeyrie est également épinglé par l’association, du fait de la présence de nitrite de sodium ajouté, l’additif E250. Les nitrites des charcuteries peuvent contribuer à la formation de composés cancérogènes probables et favoriser l’apparition de cancer colorectal.
Du vide, et du « origine France » qui ne l’est pas
Parmi les 8 produits épinglés par Foodwatch, se trouvent également :
- les “Biscuits Collection Etoile” de la gamme Delacre de Ferrero, dont l’huile de palme figure en bonne place dans la liste des ingrédients,
- les Escargots de Bourgogne de la gamme L’origine du goût de chez E. Leclerc, qui viennent d’Europe mais a priori pas de Bourgogne,
- le Chocolate Bonbons Favorina de Lidl, dont le paquet contient avant tout « du vide »,
- et enfin, le pâté en croûte Le Richelieu, médaillon de mousse de canard de Maison Monterrat, dont la mention « viande française » très visible à l’avant de l’emballage est mensongère, puisque si le porc est bien français, le foie maigre de canard est « origine UE et hors UE ».
Considérant que la pratique du “name and shame”, qui consiste à pointer du doigt les industriels peu scrupuleux pour qu’ils changent leurs pratiques, fonctionne, l’association indique qu’elle « continuera d’épingler le marketing abusif des produits festifs jusqu’à ce que ces pratiques cessent ». À bon entendeur.
En attendant, à nous consommateurs de faire preuve de discernement et de vigilance lorsqu’il s’agit des étiquettes des produits de fêtes, que l’on achète souvent pour se faire plaisir et en pensant acheter de la qualité.

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