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ENTRETIEN - Lorsque la douleur s’installe, envahit chaque geste, il est sage de revoir la configuration de son logement. De simples microaménagements, presque imperceptibles, peuvent redonner autonomie et confort.
«Ma douleur est toujours là, mais mes journées ne tournent plus autour d’elle.» Martine, 82 ans, nous avait confié cette phrase en début d’année alors que Le Figaro l’interrogeait pour un article sur la perte d’autonomie. Veuve depuis cinq ans, cette Bretonne vit seule dans sa grande maison de trois étages. Pendant des années, une douleur au dos a envahi son quotidien. Elle avait tout essayé : prise quotidienne de médicaments, multiples chirurgies, jusqu’à consulter un médecin «qui soigne par les énergies». Chaque rendez-vous devenait un espoir. Et puis, un jour, elle a «déplacé» le combat et adapté son logement. Elle a descendu sa chambre au rez-de-chaussée, refait sa salle de bains, installé un monte-escaliers, «qui me sert surtout pour monter mes courses», précisait-elle. Sa douleur n’a pas disparu, mais ses journées ont changé et sont devenues plus douces.
En France, l’adaptation du domicile reste largement pensée à travers le prisme de la chute ou de la dépendance. Beaucoup moins à travers un phénomène pourtant central dans la vie quotidienne de millions de personnes : la douleur. C’est ce point aveugle qu’a mis en lumière l’ergothérapeute Élisabeth Hercberg. Depuis plus de dix ans, elle recueille systématiquement, à l’aide d’un outil dédié, Dom’Ergo, les données issues de ses visites à domicile. Entre 2012 et 2022, près de 2.500 diagnostics de logements* ont ainsi été réalisés. Dans le cadre d’une recherche…
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