Après La Panthère des neiges, où Vincent Munier entraînait Sylvain Tesson sur les hauts plateaux tibétains pour l’initier à l’art de l’affût, le photographe animalier célèbre dans Le Chant des forêts la beauté de la nature au cœur des Vosges.
À Noël, par les hasards du calendrier, le film de Vincent Munier, Le Chant des forêts, sort sur les écrans de France en même temps qu’Avatar, de James Cameron. Je n’ai rien contre les créatures de la science-fiction américaine, quoique je serais épouvanté de croiser un schtroumpf hideux dans un paysage de fond d’écran. Je n’ai rien contre les films à 400 millions de budget : après tout, la conscience sociale et le néomilitantisme globalisé ont un coût. Je trouve louable la propagande messianiste américaine qui prépare les foules à l’exportation du genre humain sur les planètes du système solaire.
Mais je voudrais tout de même signaler que la forêt des Vosges filmée par Vincent Munier, ce vaisseau de granit et d’épicéas cerné de lignes bleues, cette arche hercynienne portant dans ses flancs vert de bronze un peuple de lynx, d’écureuils et de hiboux, ces ogives masquées par la danse des brumes, cette cathédrale de mousses réelles et de sorbiers vivaces croissant sur leurs ancêtres morts…

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