Une étude invite à repenser nos éclairages matinaux pour lutter contre la dépression

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Pour notre bien-être, notre humeur, notre sommeil, notre vue, il est conseillé de s’exposer régulièrement et suffisamment à la lumière du jour.

Une nouvelle étude abonde dans ce sens, suggérant qu’être exposé à une faible luminosité avant midi pourrait augmenter notre risque de dépression. Des chercheurs de l’hôpital St. Hedwig et de la Charité – Universitätsmedizin de Berlin (Allemagne) rapportent que, chez de jeunes adultes en bonne santé, des matinées répétées passées sous une lumière intérieure tamisée ont augmenté le cortisol de l’après-midi et du soir, et remodelé le sommeil d’une façon semblable à ce qui est observé en cas de trouble dépressif.

Vingt adultes de 19 à 30 ans ont ainsi participé à une expérience au début du printemps. Les participants ont conservé leurs heures de coucher habituelles, tandis que des accéléromètres enregistraient leurs cycles veille-sommeil. Les taux de cortisol ont été mesurés dans des échantillons d’urine prélevés régulièrement, et dans la salive sur une période de 24 heures.

Un effet net sur les taux de cortisol du soir

Parmi ces 20 participants, un premier groupe a passé six matins, de 8h à 12h, sous une lumière incandescente de faible intensité (2 700 K, 55 lux et 12 lux mélanopiques), tandis que le second groupe a passé les mêmes heures sous une lumière fluorescente de plus forte intensité (3 500 K, 800 lux et 481 lux mélanopiques).

Verdict : l’exposition répétée à un éclairage tamisé le matin a été associée à des niveaux de cortisol urinaire significativement élevés le soir, et de corticostéroïdes salivaires élevés l’après-midi, par rapport à l’exposition à un éclairage fluorescent de plus haute intensité. En outre, les participants ayant passé leurs matinées dans une lumière tamisée ont rapporté plus de somnolence et de tristesse que ceux exposés à une lumière plus vive.

Des perturbations du sommeil qui rappellent celles de la dépression

Et au niveau du sommeil, les lumières tamisées du matin ont été associées à une architecture du sommeil semblable à ce qui est observé en cas de dépression, notamment avec une réduction de la durée totale du sommeil, et l’activité des ondes lentes profondes déplacées du début du sommeil vers une phase plus tardive.

À l’inverse, des matins plus lumineux ont entraîné un sommeil paradoxal plus long en fin de nuit, sans modification de la latence ni de la densité de ce sommeil.

Remettre la chronobiologie au cœur des études sur la dépression

Pour les auteurs de l’étude, qui admettent que des études plus vastes doivent être menées pour valider ces résultats, ces données suggèrent que des matins peu lumineux peuvent ouvrir la voie à une plus grande vulnérabilité à la dépression.

« L’intégration de la lumière naturelle ou d’une lumière artificielle intense dans les écoles, les lieux de travail et les établissements résidentiels (y compris les maisons de retraite) pourrait atténuer cette vulnérabilité », suggèrent les scientifiques, estimant que, « pour le bien de la santé mentale et générale, il est temps de mettre fin à cette situation de “vie dans l’obscurité biologique” ».

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