«Son discours n’est pas très différent du nôtre à l’époque» : Sarkozy trouve que Bardella «fait penser au RPR du temps de Chirac»

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Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy. François BOUCHON

À l’aube de la sortie de son Journal d’un prisonnier, à paraître ce mercredi, l’ancien président de la République s’est confié dans un entretien fleuve au Point.

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L’heure, hier au combat politique, est aujourd’hui au réchauffement humain. C’est en tout cas ce qui ressort des récentes prises de parole de Nicolas Sarkozy, sur les figures du Rassemblement national (RN), depuis qu’il est sorti de prison. Dans un entretien fleuve au magazine Le Point  à paraître cette semaine, l’ancien président de la République réaffirme par exemple que le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella appartient selon lui à «l’arc républicain». «À partir du moment où l’on considère que le Parti communiste ou La France insoumise sont républicains, je ne vois pas pourquoi le RN ne le serait pas lui aussi», plaide-t-il.

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L’ex-chef de l’État estime surtout qu’il est «sans doute possible de percevoir deux lignes» au sein du mouvement nationaliste. «Comme ses dirigeants sont très attaqués par la pensée unique médiatique, ils font bloc. Mais ils ont des divergences», affirme-t-il. Il considère notamment que «le parti est composé d’une première aile attrape-tout où se retrouvent beaucoup de déçus de la droite», où il distingue une personnalité en particulier. «Quand j’ai rencontré Jordan Bardella, qui incarne ce courant, il m’a un peu fait penser au RPR au temps de Chirac. Son discours n’est pas très différent du nôtre à l’époque», encense-t-il.

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«Projet économique plus proche de LFI que de LR»

Il faut dire que les deux hommes se sont rencontrés en tête-à-tête en juillet dernier, à Paris, où l’ancien président de la République a reçu le jeune président du parti à la flamme dans ses bureaux. L’occasion de remercier le trentenaire, qui ne cache pas son admiration pour lui, et qui a publiquement critiqué le retrait de sa Légion d’honneur. Signe que, s’ils n’avaient pas eu pile 40 ans d’écart, Nicolas Sarkozy considère qu’il aurait pu militer aux côtés de Jordan Bardella au sein de la droite traditionnelle il y a plusieurs décennies.

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Tout que le contraire de Marine Le Pen, qui «emmène» à ses yeux la seconde ligne du RN. «L’autre aile, disons “canal historique”, est fidèle à ses origines, “ni de droite ni de gauche”, et son projet économique est plus proche de celui de LFI que de celui de LR. La fondatrice du RN pense que son électorat ne peut pas accepter la retraite au-delà de 62 ans», assure-t-il. Ce qui n’a pas empêché l’ancien président d’affirmer à la chef de file nationaliste qu’il ne s’associerait pas à un éventuel «front républicain»  anti-RN lors de futures élections, comme il l’avait esquissé dans un entretien au Figaro  à la rentrée, avant de le confirmer dans son Journal d’un prisonnier  (Éd. Fayard), en librairie ce mercredi.

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