Sondage sur l'islam en France : l'Ifop publie un deuxième volet sur l'influence des Frères musulmans

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En novembre, l’Ifop publiait, sur commande du mensuel Ecran de veille, un sondage sur le "rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France", dédié aux pratiques de cette religion dans le pays. L’étude avait su faire couler de l’encre dans de nombreux titres de presse. Fait notable, selon les révélations de Libération, le directeur et de nombreux "consultants" d’Ecran de veille apparaissent dans une large affaire d’ingérence présumée des Emirats arabes unis.

Un mois plus tard, la revue s’impose à nouveau dans le paysage médiatique avec le second volet de son sondage portant sur "l’implantation des Frères musulmans" en France. Un rapport cette fois consacré aux représentations politiques et idéologiques liées à l’islam, dont l’influence de l’islamisme politique par le biais du frérisme.

Une adhésion au frérisme surreprésentée chez les jeunes

Pour mesurer le "degré d’influence de l'islamisme politique", le titre de presse, qui se définit comme "dédié à la résistance aux extrémismes et aux fanatismes sous toutes leurs formes", a analysé les réponses obtenues par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1 005 personnes de confession musulmane résidant en France métropolitaine. Dans son ensemble, le sondage dépeint une influence minoritaire des frères musulmans parmi les sondés mais d’avantage ancré chez les plus jeunes générations.

Selon le second volet de cette étude, consultée par le Figaro, "23 % des musulmans de France âgés de 15 ans et plus" se disent "proches du courant de pensée des Frères musulmans", à des degrés divers - plus de la moitié (52 %) en étant "éloignés". L’adhésion au courant des frères musulmans semble fortement indexée sur l’âge, les jeunes étant bien plus nombreux à se retrouver dans cette idéologie : ils sont 32 % parmi les musulmans de moins de 25 ans et 27 % parmi les 25-34 ans. Un chiffre qui chute dramatiquement chez les 35-49 ans qui ne sont plus que 11 %, puis 16 % chez les 50 ans et plus.

Quant aux sondés se définissant comme proches de la confrérie, 38 % déclarent partager certaines positions islamistes et 49 % la plupart. Les sondeurs se sont également intéressés à une organisation en particulier : l’association Musulmans de France, désignée dans un rapport gouvernemental comme étant liée au frérisme. 13 % des musulmans interrogés s’en déclarent proches. Parmi ces derniers, 24 % affirment partager certaines positions islamistes, 46 % la plupart.

Interrogés sur la charia - loi islamique - 33 % des sondés considèrent qu’elle a vocation à s’appliquer dans le monde entier. Parmi ces répondants, 88 % se positionnent en faveur d’une application graduelle, par la prédication et l’éducation, alors que 9 % évoquent le recours à la contrainte ou à la force.

Plusieurs plaintes contre le premier volet

La publication du premier volet, il y a un mois, avait connu son lot de polémiques. Dénonçant "des questions orientées", "des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques" et des "amalgames", quatre conseils départementaux du culte musulman (CDCM) avaient alors déposé plainte. Et leurs avocats Raphaël Kempf et Romain Ruiz, d’abonder : ce sondage "viole le principe d’objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d’opinion". Pour sa part, le groupe parlementaire de LFI a saisi la procureure de la République, dénonçant un "support à des discours incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence".

Des déclarations contestées l’Ifop, qui a défendu sa méthodologie et a annoncé porter plainte contre deux députés de la France insoumise dénigrant cette enquête. "Je regrette ces polémiques, je regrette ces calomnies, je regrette ces accusations qui mettent une partie de mon équipe en danger. C’est pour cela que l’IFOP a décidé de porter plainte contre deux députés de La France insoumise qui nous ont mis une cible dans le dos", a déclaré, lundi soir sur BFM-TV, Frédéric Dabi, directeur général de l’institut de sondage.

En mai 2025, le gouvernement avait également commandé un rapport sur les Frères musulmans. L’étude mettait en garde contre une "menace pour la cohésion nationale" avec le développement d’un islamisme "par le bas". Deux mois plus tard, Emmanuel Macron avait annoncé plusieurs "mesures d’entrave" pour mieux lutter contre l’islamisme, notamment grâce à des sanctions financières et une surveillance accrue des associations.

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